Bibliothèque Inguimbertine

Dominique-Joseph-Malachie d'Inguimbert (1683-1757), natif de Carpentras, Abbé de Citeaux, archevêque in partibus de Théodosie, devient évêque de Carpentras.
L'évêque retrouve sa ville natale, après vingt-six années passées en Italie. Il rapporte dans ses bagages environ 4 000 imprimés et manuscrits, des monnaies, des antiques, des tableaux qu'il installe d'abord dans le palais épiscopal.

Hôtel de l'ingénieur du roi et architecte Antoine d'Allemand [1679-1760].

L'espace venant à manquer, l'évêque achète l'hôtel de Grandis Pommerol.
Quatre années de travaux vont être nécessaire pour transformer l'hôtel en bibliothèque idéale avec salle de lecture, réserve, appartements pour le bibliothécaire et le concierge.

Monseigneur d'Inguimbert doit obtenir l'approbation du pape pour péréniser l'institution.
Benoît XIV confirme en 1741 le bref de Clément XII qui autorisait Mgr d'Inguimbert à disposer de ses biens jusqu'à mille ducats d'or.

L'évêque légue à ses « concitoyens, diocésains mais aussi étrangers de quelque païs qu'ils puissent estre, sa bibliothèque et tout son contenu ».
Cette fondation dispose du revenu annuel suffisant pour couvrir les frais d'entretien des bâtiments, le traitement des employés et l'accroissement des collections.

Les travaux de dorure et de peinture sont baillés à prix-fait au peintre local Joseph Proyet.

Une bulle ratifie toutes ces dispositions, les déclare perpétuelles et interdit sous peine d'excommunication toute diminution ou dispersion des fonds. Un collège de six administrateurs veille sur l'emploi des revenus, choisit le bibliothécaire " irrépressible dans sa foi, dans ses mœurs (…) ni religieux ni marié (…) qui devra savoir les langues orientales (…) ouvrira la bibliothèque l'esté à huit heures du matin et à trois heures après-midi, pendant l'hiver à huit heures et demi le matin et à une heure et demi l'aprez-midi ".

Mort de Monseigneur d'Inguimbert.
Il aura continué jusqu'à sa mort d'augmenter les collections de sa bibliothèque.
Ainsi il achète le cabinet de curiosités de Louis Thomassin de Mazaugues (1647-1712), conseiller au Parlement de Provence, et de son fils le président Henri-Joseph (1684-1743), soit 20 000 volumes tant manuscrits qu'imprimés, des monnaies, des statues, chargés sur douze charrettes franchissent la Durance au grand dam des Aixois qui n'ont pas découvert assez vite l'intérêt de ces merveilles. En 1747 les 116 registres de Peiresc que détenait encore le comte de Trimond.
La bibliothèque est placée sous la direction de l'abbé Fabre de Saint-Véran qui a succédé au chevalier d'Autane et à l'Abbé Simon Ballarini. Ils assurent la réalisation du catalogue des oeuvres.

La municipalité après avoir détruit les remparts envisage de trancher dans le tissu urbain. L'hôtel de
Grandis-Pommerol gène la percée d'une rue. On achète alors à M. de Rochegude l'hôtel de son grand-oncle, l'ingénieur du roi Antoine d'Allemand, et on y installe les collections.

Construction d'une aile parallèle, puis l'extension de l'hôtel d'Allemand vers le boulevard permet de recevoir les enrichissements successifs.